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Plus de mdecins, mais moins de gnralistes


Comme chaque année, le conseil national de l'Ordre des médecins présente l'édition 2015 de son "Atlas de la démographie médicale en France", devenu au fil des ans la référence incontournable en la matière. Avec 281.000 médecins en exercice, on se doute que les évolutions sont forcément progressives et qu'il n'y a pas lieu à bouleversement d'une année sur l'autre. En revanche, et de façon surprenante, le ton du rapport change fortement d'une année sur l'autre.

La césure nord-sud persiste

L'édition 2014 (voir notre article ci-contre du 10 juin 2014) était ainsi marquée par un pessimisme évident. Changement de registre en 2015, où "les résultats de l'Atlas cette année, en décrivant le profil en constante évolution de la population médicale, mettent en défaut un grand nombre d'idées reçues sur la profession" : les jeunes médecins gardent un intérêt pour l'exercice libéral, le numerus clausus n'est pas excessif (et son niveau a doublé en dix ans), l'exercice libéral recule pour les généralistes mais continue de progresser pour les spécialistes...
Entre pessimisme exagéré et optimisme forcené, les - nombreux - chiffres publiés dans l'Atlas 2015 dressent un portrait plus nuancé. Côté positif, la France n'a jamais compté autant de médecins, avec un total de 281.087 (en incluant les retraités toujours en exercice, dont le nombre ne cesse de croître). Mais, malgré cette croissance numérique, la profession continue de vieillir, d'où une structure démographique en pyramide inversée : seuls 14% des praticiens ont moins de 40 ans, quand 44% ont 60 ans et plus. Autre phénomène bien connu, les disparités régionales, avec une césure nord-sud qui persiste. Six régions du sud présentent ainsi une densité forte (Limousin, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Paca et Rhône-Alpes), auxquelles s'ajoutent l'Ile-de-France et l'Alsace. A l'inverse, les faibles densités se concentrent au nord de la Loire.
En termes d'écart, pour une moyenne nationale de 281 médecins pour 100.000 habitants, les densités observées vont de 231 (Picardie) à 352 (Paca). La situation n'est toutefois pas totalement figée, puisque des régions à forte densité voient leurs effectifs de praticiens diminuer entre 2007 et 2015, comme Paca ou Midi-Pyrénées, la baisse la plus prononcée (-6%) concernant toutefois l'Ile-de-France.

Le choix de l'exercice libéral progresse

Parmi les constantes figure aussi l'âge relativement élevé de l'inscription au conseil de l'Ordre, qui correspond au premier exercice. Il est de 31,6 ans pour les médecins titulaires d'un diplôme français, mais de 40,2 ans pour ceux titulaires d'un diplôme européen et de 42,4 ans pour les diplômés extra-européens.
Parmi les nouveaux inscrits à l'Ordre, les titulaires d'un diplôme étranger restent stables, aux alentours de 25% (11,5% d'européens et 12,6% d'extra-européens).
Si fallait trouver un vrai motif d'optimisme, il figure sans doute dans les choix d'exercice des nouveaux inscrits. En 2010, 70% avaient choisi l'exercice salarié, contre 61,6% en 2015. A l'inverse, le choix de l'exercice libéral ou mixte passe de 10% à 15,4%, le choix des remplacements restant stable autour de 20%. Ces choix d'origine ne sont d'ailleurs pas figés. Cinq ans après, les nouveaux inscrits de 2010 sont 37,6% à travailler en exercice libéral ou mixte, contre 10% à l'origine.
Malgré ces chiffres encourageants, le nombre de généralistes reste orienté à la baisse, dans la mesure où ces inscriptions ne compensent pas le fort nombre de départs en retraite. Entre 2007 et 2015, le nombre de généralistes en exercice libéral ou mixte est passé de 64.778 à 58.104, soit un recul de 10,3%.

Les spécialistes mieux lotis, sauf dans certaines disciplines

Sur la période 2015-2020, le conseil de l'Ordre prévoit une poursuite de cette tendance, à un rythme toutefois légèrement moins soutenu. Le nombre de généralistes en exercice libéral ou mixte passerait ainsi de 58.104 à 54.179, soit une baisse attendue de 6,8%. En termes géographiques, les plus fortes baisses observées depuis 2007 concernent l'Yonne (-25%), Paris (-25%) et les Bouches-du-Rhône (-17%).
Si l'exercice libéral de spécialités s'en tire bien mieux, avec une progression continue depuis 2007 - et qui doit se poursuivre sur la période 2015-2020 -, plusieurs spécialités sont néanmoins en crise, comme la rhumatologie (-15% entre 2009 et 2020), la dermatologie (-12%), la chirurgie générale (-29%) et l'ORL (-10%).

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