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Le Trives encourage le reboisement pour scuriser l'avenir de sa filire bois (38)

En 2015, l’Office national de la forêt (ONF) alerte les élus de la communauté de communes du Trièves. Dans ce territoire très boisé (30 à 75% de taux de boisement par commune), la forêt est l’objet d’une profonde mutation : sous l’effet du dérèglement climatique et des dégâts dus aux cervidés, la régénération naturelle entraîne un recul progressif des résineux, qui constituent depuis longtemps les essences majoritaires dans le territoire, au profit de feuillus.

La filière bois locale s’appuie sur la transformation du résineux

Or, la filière économique locale du bois s’étant spécialisée dans la transformation du résineux, la tendance actuelle fait craindre une moindre valorisation à terme du bois issu du Trièves. Afin d’inverser cette tendance, la communauté de communes soutient depuis 2017 et jusque fin 2018 une démarche pour l’enrayer. L’enjeu : tout à la fois reboiser, enrichir les peuplements existants et préserver la capacité de l’appareil industriel local à transformer les bois locaux.

Partenaires publics et privés élaborent le cahier les charges

Pour maintenir la présence de résineux dans les forêts locales et leurs productivité, les opérations de reboisement doivent être particulièrement réfléchies. D’où la nécessité d’orienter les choix des propriétaires forestiers. "La rédaction du cahier des charges de reboisement a été menée en partenariat avec l’ONF, le centre régional de la propriété forestière (CRPF) ainsi que l’association forestière Trièves Beaumont Matheysine (AFTBM) qui regroupe les propriétaires privés du secteur", explique le vice-président à la forêt de la communauté de communes du Trièves, Jean-Bernard Bellier. Ce document formule des exigences en termes d’essences à replanter, de densité de semis et de suivi du reboisement. Les espèces forestières choisies comprennent des résineux, dont la relance est souhaitée, mais également des feuillus adaptés à la production de bois d’œuvre (hêtre, merisier, etc.). Il définit également les dépenses éligibles pour bénéficier du fonds de reboisement.

Fonds de reboisement dans le cadre du programme TEPCV

Le dispositif de reboisement comporte en effet un volet financier destiné aux propriétaires de forêts publiques et privées. L’enveloppe dédiée aux communes est de 125.000 €. L'enveloppe du fonds pour le reboisement des forêts privées est de 80.000 €. Ce fonds est issu de l’enveloppe attribuée par l’Etat à la communauté de communes du Trièves dans le cadre de "territoire à énergie positive pour la croissance verte" (TEPCV). Il couvre 70% des travaux nécessaires au reboisement (achat de plants et de protections de gibier, travaux du sol et de plantation) pour une surface de 5 ha maximum en forêt privée, y compris en cas de boisements de terrains non forestiers.

Comité pour la sélection des dossiers éligibles au fonds

Le fonds est ouvert à tous les propriétaires forestiers localisés dans l’une des 27 communes du Trièves, via un appel à projets. Un comité regroupant, aux côtés de la communauté de communes, l’ONF, la chambre d’agriculture de l’Isère, le CRPF et la fédération départementale de chasse, assure la sélection des dossiers.
Plusieurs conditions président à l’obtention de l’aide financière telles que le respect du cahier des charges ou la certification "Programme for the Endorsement of Forest Certification" (PEFC) - ONG internationale - de la parcelle forestière.

Accompagnement technique, élément essentiel

La communauté de communes du Trièves a délégué à l’association AFTBM le versement des aides aux propriétaires privés. Reste que l’association ne dispose pas d’animateur pour assurer le suivi. Coté communes, l’ONF assure le soutien technique pour leur reboisement et expérimente l’implantation de nouvelles essences censées mieux résister aux effets du changement climatique. 

Animation à renforcer vis-à-vis des propriétaires privés

Ici comme ailleurs, le morcellement de la forêt privée oblige à mobiliser un grand nombre de propriétaires. La communauté de communes se charge des volets communication et du montage administratif en mobilisant près d’un mi-temps annuellement. A mi-parcours du dispositif, la chargée de mission qui pilote la stratégie forestière à la communauté de communes, Marie Chenevier, constate que la mobilisation des propriétaires privés reste difficile : "L’AFTBM ne dispose pas d’animateur, nous nous appuyons donc sur le CRPF, la chambre d’agriculture et une entreprise de travaux forestiers pour le conseil technique."

Premier bilan à mi-parcours

Pour autant, les résultats s’avèrent déjà satisfaisants : fin janvier 2018, 80% de l’enveloppe disponible ont été investis sur 7,7 ha de terrain public pour des plantations et l’enrichissement des essences. Coté propriétaires privés, plus de 60.000 € ont été attribués ou sont en cours d’instruction pour des parcelles équivalent à une superficie totale de 16 ha.

Perspectives : un observatoire et une extension à l’ensemble du massif forestier du Sud Isère

"Un tel dispositif s’inscrit dans le temps long. C’est pourquoi nous allons créer un observatoire pour évaluer les reboisements et favoriser le partage de cette expérience", précise le vice-président de la communauté de communes du Trièves. Depuis peu, la collectivité s’est par ailleurs rapprochée de la communauté de communes de la Matheysine et de la communauté de communes de l’Oisans, voisines, pour élargir la stratégie à l’ensemble du massif forestier du Sud Isère.

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